Le plaisir de l’imperfection
Petites, mes parents et enseignants, m’ont souvent donné des injonctions telles que :
« Sois parfaite », « fais plaisir », « aide ton prochain », « travailles dur pour réussir », « fais des efforts », « optimises le temps » …
De nombreux ordres ou conseils pour avancer et m’éduquer dans la norme sociale. Cela permettait de me formater à être plutôt une exécutante performante et efficace.
Mais m’a-t-on demandé ce qui me plaisait vraiment et aidé à développer mes talents potentiels ?
Devant la pression parentale et scolaire, pour devenir meilleure et atteindre un niveau digne des grandes écoles, on m’a déconnecté de mes potentiels et de ce qui pourrait me faire vraiment plaisir. Faire toujours plus et mieux au lieu parfois de faire moins, voire parfois ne rien faire du tout !
Une maman d’une petite fille de 3 ans, l’autre jour, m’a donné l’emploi du temps de sa fille : un vrai ministre !!! à seulement 3 ans… Tous ses temps libres étaient remplis par une activité extrascolaire ! « Il ne faut pas perdre son temps, il y a tellement à apprendre »
La pression commence tôt de peur de ne pas être assez performant …
Or, le véritable accomplissement requiert une connaissance de soi, de nos qualités et intérêts spécifiques. Et cela demande une écoute des parents et du corps enseignant qui eux-mêmes ne sont pas forcément disposés ou formés, ou bien, n’ont simplement pas les conditions nécessaires pour le faire …
Alors, prendre soin de soi et de nos proches, en se donnant le droit de ne pas être parfait, cela aussi s’apprend et peut être à contre-courant.
Je me suis personnellement « soignée » en me fixant comme objectif de ne pas finir sciemment une tâche ou de ne pas stresser si tout n’est pas parfait. Au contraire je me dis « je fais comme je peux, je mets des œillères, comme les chevaux, pour restreindre mon champ de vision. Je limite les tâches à un temps définis (on peut ne jamais s’arrêter dans les tâches ménagères ou au travail !) » et je vis mieux chaque instant avec moins de stress …
De même, avec ses propres enfants, prendre un temps d’écoute pour chacun, individuellement. User d’empathie et essayer de comprendre les mots et les non-dits…
Les féliciter pour ce qu’ils sont, pas seulement pour ce qu’ils font … les encourager inconditionnellement et simplement être là, près d’eux …
La meilleure éducation est celle de l’exemple. Je faisais mon travail personnel tout en étant présente à côté de mes enfants. J’étais attentive et réceptive à toutes questions ou besoin d’aide de leur parts … je les écoutais et parfois dédramatisais les situations où la pression était trop forte. Eux aussi ont le droit de se tromper et de continuer leur apprentissage avec sérénité et des moments de détente, tellement nécessaires à leur développement.
Accepter de ne pas tout contrôler peut se révéler libérateur. Faire confiance en la vie simplement.
Pour conclure sur cette idée d’accepter notre imperfection, nous sommes par définition imparfaits avec comme objectif de nous travailler et de nous améliorer. Tendre ainsi vers un idéal. Ce challenge est extraordinaire ; il nous motive à améliorer chaque jour nos qualités de caractère et nos capacités à faire grandir nos enfants vers ce chemin.
Accepter notre état d’être imparfait nous enseigne également un certain « lâcher prise » pour arriver à vivre en harmonie avec son environnement.
Et vous, êtes-vous perfectionniste ? Sentez-vous un stress important ? Comment pourriez-vous vivre mieux ? Quelles sont les situations où vous acceptez de ne pas terminer une tâche et en même temps rester sereine, sans culpabilité ?
Au plaisir de partager avec vous !
Myriam
Myriam AÏDAN
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